_ « S’exprimant en marge de l’ouverture de la 11e édition des journées scientifiques de l’Ugb, le Pr Ngalla Djité est largement revenu sur l’importance de la recherche en milieu universitaire. Il demande à ses pairs d’inverser la tendance de la supériorité de la pédagogie sur la recherche.Le directeur de l’école doctorale des sciences et technologies est catégorique : « une université sans recherches scientifiques est un gros lycée ». Il note avec désarroi que 95% du budget et du temps est consacré à la pédagogie. « A l’université on fait beaucoup de pédagogie et on fait peu de recherche. Chaque fois qu’il y a des crises au sein des universités ce sont des crises liées à la pédagogie. Nous sommes toujours en train de régler des problèmes pédagogiques et on a peu de temps pour se consacrer à la recherche », a déploré M. Djité qui invite à inverser la tendance et d’aller à 60% de recherche, 40% de pédagogie. Le collège des écoles doctorales a coorganisé avec le collectif des doctorants de l’ugb, les journées scientifiques. Le Pr Djité explique que l’université Gaston Berger est dans son rôle. « En tant qu’ enseignants_chercheurs, nous avons des charges d’enseignement mais également une charge de recherche. Dans certains pays, il y a le statut d’enseignant tout court, il y a le statut de recherche tout court, comme il y a le statut d’enseignant€ chercheur. Mais au Sénégal, dans nos universités publiques, il y a des centres de recherche et il n’y a que le statut d’ enseignant_ chercheur qui existe. Cela veut dire que nous avons une charge de recherche », ajoute le Pr. Il déplore que les textes ne définissent pas clairement cette charge de recherche pour les enseignants. « On me dit, par exemple, que je dois faire 6 heures d’enseignements par semaine, mais on ne me dit pas en tant qu’ enseignant_chercheur, qu’est-ce que je dois faire à ce niveau. L’institution doit définir la charge en termes de recherche de chaque enseignant et ça je pense qu’il appartient aux autorités de le faire », a-t-il ajouté. Le Pr Ngalla Djité invite donc l’Etat à évaluer ce que fait l’enseignant_ chercheur car dans la prise en charge des acteurs, il y a une partie réservée à la recherche. « Je pense qu’il incombe, donc, à l’Etat de demander en contrepartie la contribution des enseignants à la recherche », a indiqué M. Djité. A l’ Université Gaston Berger de Saint Louis, ils ont compris cela, à en croire le représentant du collège des écoles doctorales. Ces journées scientifiques en témoignent. Mieux, le Pr Djité explique qu’ils collaborent avec des structures prêtes à appuyer les résultats de la recherche. Expliquant le thème choisi pour la 11e édition, M Djité souligne qu’une recherche sans application ou une recherche sans impact sur la vie économique, sociale et politique d’un pays, est une recherche inutile ».