Catégorie : Politique

Des messages et autres vidéos de sénégalais qui se défoulent sur certains de leurs compatriotes inondent la toile. Le nombre de visiteurs montre à quel point le sujet qui déchaîne les foules est passionnant. Et à chaque twitt, l’on se rend à l’évidence : c’est la colère à peine voilée, la déception, la stupéfaction… Les visiteurs abondent tous dans le même sens que celui usité par l’auteur du message, de la vidéo. En réalité, les résultats de la présidentielle _ et les sénégalais ont bel et bien voté pour Macky SALL _ tranche d’avec les déclarations et bruits de botte glanés au marché, à la borne fontaine, sous les chaumières, dans les bureaux, les lieux publics, les taxis, les bus et tutti quanti. Ici, l’idée qui se dégage exprime, clairement, une défaite cinglante du président Macky SALL au profit des candidats Ousmane SONKO et Idrissa SECK. Ces occasions ont toujours été une tribune pour faire le procès de Macky SALL et Cie. Pêle-mêle, sont mis à l’index l’arrogance des aspéristes et leurs alliés, la prééminence du parti et de la famille sur la patrie, la manipulation de la justice pour mettre aux arrêts certains opposants, le bradage en règle de nos ressources gazières et pétrolières, l’avancée de la mer et ses effets collatéraux, la cherté de la vie et la liste est loin d’être exhaustive. Aujourd’hui ces propos, prises de position et déclarations de ces sénégalais de type nouveau qui relèvent de l’abstrait, du virtuel laissent pantois plus d’un observateur. Ces concitoyens qui n’ont plus de conviction, plus de repère et qui distrillent des balivernes au gré des discussions et de l’assistance, n’ont plus le respect de la parole donnée en bandoulière. Mais où sont donc passées les valeurs de Jomm, de Ngor, de Kersa, de Foula, de Fayda si chères au commun des sénégalais et qui ont toujours contribué à solidifier le socle de la société ? Cette nouvelle race d’homosenegalensis peut-elle se permettre de brocarder des dirigeants comme Wade ou Macky dont le parcours à la tête de l’Etat à été jalonné de Wakh Wakheet ? De là à dire que les sénégalais n’ont que les dirigeants qu’ils méritent, il n’y a qu’un pas. L’adage le dit bien : qui se ressemble s’assemble…

Après vingt et un jours de campagne électorale, les sénégalais ont voté pour élire le cinquième président de la République. Un exercice qui s’est déroulé sans anicroche. Du moins, pour le moment. Car, sitôt le scrutin terminé, c’est comme un vent de folie qui s’est emparé du commun des sénégalais lesquels ont, dès lors, commencé à jouer à se faire peur. Le pouvoir en place qui s’est autoproclamé vainqueur au 1er tour comme l’opposition qui a exhibé le bon pourcentage devant mener au deuxième tour, se sont adonnés à des attitudes peu orthodoxes. Ce faisant, ces deux forces en présence ont, ainsi, semé les germes d’une tension rampante. Certes les premiers résultats dits provisoires du scrutin sont connus et les tendances fortes définies. Cependant, il n’en demeure pas moins que les instances habilitées à trancher le débat ne se sont pas encore prononcées. Mieux, le peuple prend son mal en patience en attendant la publication des résultats officiels. En attendant, un silence assourdissant enveloppe le Sénégal au moment où les deux camps recherchent, chacun de son côté, la légitimité des chiffres. Ne serait-on pas entrain de constater, sans l’accepter, une montée en puissance silencieuse de la tension. Comme le cancer qui ronge à petites doses. En réalité , à y réfléchir de plus près, tout est allé crescendo à l’occasion de cette campagne pour la présidentielle. Et la période post-scrutin est dans ce même sillage. Certes le Sénégal est un Etat fort et où les forces de défense et de sécurité ont fini de faire leurs preuves. Mais, au rythme où vont les choses, l’on peut, aisément, affirmer, comme le soutiennent certains observateurs avertis, que le Sénégal reste suspendu sur une branche pas vraiment solide. Le pays de la Téranga est plus que jamais dans l’œil du cyclone. Les voyants ne sont pas encore au rouge, mais tous les observateurs du monde ont les projecteurs braqués sur le pays. Il faut un effort de tous pour garder intact le legs des anciens.