_ « La santé et le bien-être des adolescents et des jeunes en Afrique de l’Ouest, notamment au Sénégal, constituent des enjeux fondamentaux pour le développement durable et la prospérité des sociétés. Cette tranche d’âge, qui représente une part significative de la population, fait face à de nombreux défis en matière de santé physique et mentale, d’éducation, et d’intégration sociale.En effet, le contexte de la santé et du bien-être des adolescents et jeunes au Sénégal est caractérisé par plusieurs enjeux socioculturels et économiques qui impactent leur santé physique, mentale et leurs opportunités de développement. L’Enquête Démographique et de Santé (EDS) au Sénégal, réalisée en 2021, indique que le taux de grossesse chez les adolescentes reste préoccupant. Environ 15 % des jeunes filles de 15 à19 ans ont déjà été enceintes. Ce taux est particulièrement préoccupant dans les zones rurales par rapport aux zones urbaines. Toujours selon l’EDS 2021, le taux d’utilisation moderne de la contraception chez les adolescentes est faible, se situant autour de 18 %. Ce manque d’accès à l’information et aux services de santé et de bien-être contribue aux grossesses non désirées et aux avortements clandestins. Le taux de scolarisation des filles reste un défi. Bien que le taux net d’inscription au primaire soit élevé (environ 98 %), il y a une forte chute aux niveauxsecondaire (environ 50 % des filles terminent le cycle) et tertiaire, surtout dans les zonesrurales. Cela limite leurs opportunités d’acquérir des connaissances sur leur santé et bien-être. De plus, les adolescentes et jeunes femmes sont souvent vulnérables à la violence physique et sexuelle. L’EDS 2021 a révélé que 29 % des femmes de 15 à 49 ans ont subi des violences de la part de leur partenaire au moins une fois dans leur vie. Enfin, les adolescents ont un accès limité aux services de santé. Selon des rapports, seulement 20 % des jeunes affirment avoir accès à des services de santé adaptés à leur âge, et les structures de santé manquent souvent de personnel formé pour répondre aux besoins spécifiques des jeunes.Face à cette problématique, l’ONG Action et Développement (AcDev) s’est résolument engagée à faire progresser la politique et la responsabilité en matière de santé et de bien-être au niveau national et à amener les gouvernements à rendre compte de leurs engagements en matière de santé et de bien-être et d’égalité entre les hommes et les femmes.Pour rappel, AcDev est une ONG sénégalaise créée depuis 1991 et ayant pour mission de participer au développement socio-économique et sanitaire des populations sénégalaises à travers la formation, la sensibilisation et l’action au niveau de la base. AcDev dispose d’une forte expérience en matière de plaidoyer et une expertise avérée en matière de santé communautaire et de création de la demande au niveau de la communauté. AcDev travaille dans le secteur de la santé et des droits reproductifs, en particulier en fournissant des services aux jeunes et aux adolescents. Elle opère dans neuf des quatorze régions du pays et gère quatre centres de santé communautaire, 3 espaces conseils pour les jeunes et les adolescents, un centre de formation professionnelle pour les jeunes filles. L’un des principaux domaines d’intervention d’AcDev est le plaidoyer en faveur de la santé génésique et de la planification familiale. Grâce au financement du gouvernement Luxembourgeois et de l’appui de la Fédération internationale de Planification Familiale (IPPF), AcDev met en œuvre le Projet de plaidoyer pour la santé, le bien-être des ado/jeunes au Sénégal. Elle est accompagnée dans ce processus par le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale, le Ministère de l’Education Nationale, le Ministère de la Famille et des solidarités, le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture et le Ministère de la Justice. Cette initiative inclut également des actions au Bénin et au Burkina Faso pour promouvoir l’éducation à la santé, le bien-être, et l’égalité des sexes, tout en soutenant les engagements internationaux et la législation nationale. D’ailleurs, c’est dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet et à la suite d’une mission d’information effectuée au niveau des autorités déconcentrées et décentralisées qu’il est prévu un CRD de mise en place d’un comité régional de plaidoyer ».