Mbane : 90 % des Potaches N’ ont pas d’ Extraits de Naissance selon le Monep de Dagana

_ Dans le département de Dagana, les enseignants de Pastef ont initié une rencontre de réflexion sur l’état civil. Dans la zone de Mbane où s’est tenu ce conclave, 90 % des apprenants sont inconnus à l’état civil. Chargé de la communication du Monep, Younouss Diop, à la suite de son coordonnateur Faly Diop, fait noter que « dans nos établissements, 90 % des élèves n’ont pas d’extraits de naissance. Au niveau du lycée de Ndombo, au niveau des Cem, au niveau des écoles, c’est la même chose. A l’école du village de Woyndou Samba où il y a presque 120 élèves, il n’y a que deux élèves qui ont un extrait de naissance ; et on peut donner beaucoup d’exemples de ce genre » soutient l’enseignant. Qui poursuit en ces termes : « nous en avons parlé au préfet du département de Dagana, au sous_préfet de Mbane, au maire de la commune entre autres autorités pour que des audiences foraines soient organisées pour, au moins, éradiquer ce fléau » rappelle notre interlocuteur.
Aujourd’hui, la situation est telle que le Monep ( Mouvement National des Enseignants Patriotes ) sonne le tocsin. Qui plus est, dans une contrée qui manque, pratiquement de tout.
C’est dans le village de Thiago, niché dans la commune de Mbane, que les enseignants, partisans du parti au pouvoir, se sont donné rendez_vous en vue de revisiter ce thème d’actualité qu’est l’état civil.
Regroupés au sein du Mouvement National des Enseignants Patriotes ( le Monep ), les enseignants du département de Dagana ont, ainsi, suscité la réflexion. Pendant toute une journée, la question a été débattue sous toutes ses formes. Ce qui reste constant, c’est l’inaccessibilité des services d’état Civil à cause de l’éloignement de l’administration des zones habitables. Les chefs de village, les maires et autres services déconcentrés de l’ État seraient inspirés, aussi, à sensibiliser davantage les populations sur l’intérêt et la nécessité d’inscrire leur progéniture à la naissance. Surtout dans les communes rurales assez vastes avec un taux d’instruction, relativement, bas chez les autochtones. Dans ce dessein, des audiences foraines pourraient, selon le Monep de Dagana et les participants, venus des quatre coins du Walo, à la conférence animée par Me Ibrahima Diamanka, directeur de la Maison de la Justice de Richard_Toll et Mayoro Fall, spécialiste de la petite enfance, aider à inverser la tendance.
Dans cette contrée, historiquement marquée par une profonde crise autour des terres arables, le foncier s’est, inévitablement, invité à la rencontre. A ce propos, certains panélistes ont recommandé une implication plus accrue des autorités au sommet de l’ État d’autant que, sur place, les traditionnels prédateurs fonciers recommencent leur sale besogne. Le manque d’eau potable et d’électricité dans certaines zones, le déficit d’infrastructures sanitaires, l’enclavement entre autres ont été remis au goût du jour. C’est dire qu’à Mbane, le problème de l’état civil, certes trés important, n’est, cependant que la face visible de l’iceberg.
Autrement dit, Mbane, qui peine à mettre en valeur ses atouts naturels comme la terre, l’eau, le soleil, s’offre aux décideurs comme un énorme cahier de doléances.