_ « Le Sénégal est un pays avec une longue tradition minière à travers l’exploitation du phosphate dans la région de Thiès et la production de ciment depuis les années 1940. En 2009, le Sénégal est entré dans le cercle restreint des pays producteurs d’or. À cela, s’ajoutent les découvertes de gisements de minéraux lourds tels que le zircon, l’ilménite, le rutile, le fer, etc. L’importance de ce secteur pour la croissance économique et des opportunités qui y sont liées constitue la raison pour laquelle le Plan Sénégal Émergent (PSE) en a fait l’un des piliers de son axe de transformation structurelle de l’économie et de la croissance. En 2014, le pays a connu l’annonce de la découverte de gisements pétrolier et gazier sur son territoire maritime suscitant davantage les enjeux de transparence, de bonne gouvernance et d’accès à l’information entre toutes les parties prenantes (Etat du Sénégal, élus locaux, secteur privé, citoyens, société civile, etc.) en ce qui concerne la recherche, l’exploitation et les revenus issus des activités extractives. C’est dans ce contexte que le Sénégal a adhéré depuis 2013 à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). Depuis lors, ITIE Sénégal a publié neuf (09) rapports annuels (respectivement pour les années 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019,2020 et 2021). La deuxième validation du Sénégal a démarré le 1er juillet 2021 et le Conseil d’administration de l’ITIE a conclu le 21 octobre 2021, que le Sénégal a atteint un score très élevé (93 points) dans la mise en œuvre de l’ITIE en prenant en considération le score global des composantes liées (i) à l’engagement des parties prenantes ; (ii) à la transparence, et ; (iii) aux résultats et à l’impact. Toutefois, bien que de nombreux acquis et réalisations ont été enregistrés dans la mise en œuvre de l’ITIE, persistent encore certains défis à relever pour une gouvernance transparente et effective des ressources extractives. Parmi ces challenges, figure le défi de l’accès à l’information, sur les revenus, les aspects environnementaux et les impacts sur le développement local. Ainsi, il est noté un manque de compréhension et d’appropriation des informations contenues dans les rapports de conciliation de l’ITIE qui sont jugés très volumineux et souvent complexes par les citoyens, notamment le public non technique et les franges non instruites. Ceci conduit à une asymétrie d’informations entre les différents acteurs concernés et directement impactés par l’exploitation des ressources minérales et impacte négativement sur les relations et le climat de confiance entre les différentes parties prenantes. D’après le Secrétariat International de l’ITIE (2021), les consultations avec les parties prenantes ont permis d’identifier deux défis majeurs en matière de gestion du secteur extractif au Sénégal, notamment en ce qui concerne le renforcement de la participation des communautés touchées par des activités extractives et des organisations locales au processus ITIE et l’accroissement de la transparence des revenus réinvestis en vue d’améliorer la vie des communautés touchées. Ainsi, le renforcement de la participation informée des communautés locales et des citoyen-nes dans la dans la tenue du débat public dans le secteur extractif doit nécessairement passer par la disponibilité et l’accès à l’information, de façon plus accessible et plus digeste. Pour rappel, Enda LEAD Afrique Francophone, grâce au soutien d’Oxfam au Sénégal, avait entrepris la réalisation des guides simplifiés des rapports ITIE de 2016, 2017, 2018 et 2019. Ceci au titre d’une des contributions de la société civile dans la mise en œuvre de l’ITIE au Sénégal, conformément à l’exigence 1.3 relative à l’engagement de la société civile inhérent à la norme ITIE 2019. Afin d’assurer cette continuité, Enda Lead Afrique Francophone en partenariat avec Oxfam au Sénégal dans le cadre du projet « A Egalité phase II : Contrôle citoyen des industries extractives et des finances publiques au Sénégal », continue à réaliser la simplification des rapports 2020 et 2021 afin de les rendre plus accessibles aux communautés et au grand public ».