_ « En 2015, l’adoption du Programme de Sécurité Sanitaire Mondiale (PSSM), suivie de l’évaluation externe conjointe du Règlement Sanitaire International (RSI) en décembre 2016, a été à la base de la création du Haut Conseil National de la Sécurité Sanitaire Mondiale « One Health » (HCNSSM/OH) qui est rattaché à la Primature. Le HCNSSM « One Health » a pour mission essentielle de définir les orientations stratégiques sur la sécurité sanitaire mais aussi de coordonner la mise en œuvre du PSSM selon une approche « One Health » à travers les différentes entités de son cadre institutionnel. Les agents antimicrobiens, y compris les antibiotiques, ont sauvé des millions de vies en réduisant considérablement la charge de morbidité et de mortalité chez les humains et les animaux. Cet apport considérable est en train d’être anéanti par l’émergence et la propagation de la résistance aux antimicrobiens (RAM) qui constitue une menace majeure pour la santé publique. Elle met également en danger la santé animale et végétale et affecte négativement le bien-être des animaux, les systèmes de productions alimentaires et l’économie. Ces dernières années, la RAM fait l’objet d’une attention particulière notamment dans ses dimensions humaine et animale contrairement au volet environnemental qui est faiblement pris en compte. Lors de la cinquième Assemblée des Nations-Unies pour l’Environnement, la résolution sur la biodiversité et la santé soulignait que la propagation de la résistance aux antimicrobiens dans l’environnement est accrue par la pollution due aux activités humaines et affecte à la fois la santé humaine et animale. C’est pourquoi, il est nécessaire de relever les défis posés par la résistance aux antimicrobiens en utilisant une approche holistique « One Health » qui vise à équilibrer et optimiser durablement la santé des personnes, des animaux, des écosystèmes et de l’environnement au sens large. Un plan d’action mondial visant à s’attaquer au problème croissant de la résistance aux antibiotiques et aux autres médicaments antimicrobiens a été approuvé lors de la soixante-huitième Assemblée mondiale de la Santé en mai 2015. L’un des principaux objectifs de ce plan est de susciter une plus grande prise de conscience et de mieux faire comprendre la résistance aux antimicrobiens grâce à des moyens de communication, d’éducation et de formation efficaces. La semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens (WAAW) est une campagne mondiale qui est célébrée chaque année pour mieux faire connaître et comprendre la RAM et partager les meilleures pratiques des parties prenantes dans la lutte contre ce fléau. En effet, des études menées au Sénégal ont montré l’existence de mauvaises pratiques d’utilisation des antimicrobiens. Leur utilisation abusive génère un effet négatif qui réduit leur efficacité et favorise ainsi l’émergence de germes résistants qui pourraient avoir des répercussions désastreuses sur la santé humaine. De même, la méconnaissance du phénomène de la RAM et la faible perception des risques sont des facteurs qui poussent les acteurs des filières agroalimentaires à utiliser les antimicrobiens de manière excessive. L’objectif général de la semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens vise à accroître la sensibilisation sur la résistance aux antimicrobiens et promouvoir un engagement accru pour un changement de comportement des parties prenantes dans les secteurs de la santé humaine, de l’alimentation, de l’agriculture et de l’environnement ainsi que dans la société civile. La 5ème semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens (WAAW) sera célébrée du 18 au 24 novembre 2023. C’est dans ce but, qu’une semaine de sensibilisation sur le bon usage des antimicrobiens sera organisée à Saint-Louis, du 20 au 24 Novembre 2023. Cette célébration vise à sensibiliser les professionnels de santé, les étudiants, les élèves, les éleveurs, les agriculteurs ainsi que les agents communautaires à la résistance aux antimicrobiens ».