_ « Dans la recherche continue d’alternatives pour corriger les déficiences et les disparités en vue de produire un développement harmonieux et durable du pays, l’État du Sénégal s’est engagé dans une nouvelle réforme sur la décentralisation dénommé « Acte 3 » et a adopté depuis 2014 le Plan Sénégal Émergent qui constitue le référentiel stratégique de la politique économique et sociale. La mise en œuvre de la première phase du PSE (2014-2018) a permis d’impulser une nouvelle dynamique de croissance économique avec un taux moyen annuel situé à 6.6%. Cette croissance est soutenue par les investissements importants, la consommation et les exportations. La productivité a connu une nette amélioration surtout dans le secteur primaire même si des efforts importants doivent être faits pour une économie plus inclusive et résiliente. Les services sociaux ont noté des avancées importantes avec la mise en œuvre de programmes (PUDC, PUMA, PAQUET, etc.) dans le domaine de la santé, l’éducation et l’hydraulique particulièrement dans la région de Saint-Louis à travers la contribution significative des acteurs territoriaux. La gouvernance s’est considérablement renforcée avec un climat plus propice aux affaires et la territorialisation des politiques publique avec l’acte 3 de la décentralisation. Pour consolider les performances enregistrées dans la première phase du PSE et poursuivre la marche vers l’émergence à l’horizon 2035, le Sénégal s’attèlera sur la période 2019-2023, à relever les défis relatifs (i) au développement d’une économie compétitive, inclusive et résiliente ; (ii) au développement du capital humain et à la capture du dividende démographique ; (iii) à la réduction de la pauvreté et des inégalités et à l’adaptation aux changements climatiques ; (iv) au renforcement de la gouvernance et la promotion d’une administration moderne et efficace ; (v) à la mobilisation des ressources nécessaires au financement du développement et (vi) à l’amélioration du suivi et de l’évaluation de la stratégie. Pour relever ces défis, il faudra nécessairement repositionner les territoires dans la mise en œuvre du développement et la marche vers l’émergence. Le développement territorial engage un recentrage de l’action publique autour des territoires qui part du constat relatif entre le niveau de précarité de ces derniers et l’existence des ressources et potentialités jusque-là sous exploitées ou méconnues. La région de Saint-Louis, avec une population 1 091 740 habitants en 2020, et une superficie de 10 034 km2 soit 10% du territoire national, des ressources énormes et des potentialités économiques non encore valorisées. Elle se positionne en « pôle territorial agroalimentaire émergent » assurant les fonctions de productivité, d’accès démocratique aux services sociaux de base, de développement durable et de promotion de cadres de gouvernance efficace au niveau des collectivités locales et des territoires. En effet, l’agriculture est un secteur névralgique avec une superficie de 172 800 hectares irrigables, en plus des terres de décrue et des dunes et la possibilité de réaliser 2 à 3 campagnes par an grâce à la disponibilité permanente de l’eau. L’élevage aussi constitue un moteur de croissance notamment dans le département de Podor ou il est au premier rang devant l’agriculture dans la création de richesse et d’emplois. Le cheptel est très important dans la région avec de vastes espaces pastoraux et une abondance de sous-produits agricoles sans compter les conditions climatiques très propices au développement de l’aviculture. Dans le secteur de la pêche et l’aquaculture, l’on pourrait noter une frange maritime poissonneuse, des pêcheurs expérimentés, un environnement naturel favorable au développement de l’aquaculture grâce aux nombreux cours d’eau, à l’existence de sites appropriés et à la disponibilité de sous-produits pour la fabrication d’aliments. Enfin, dans les autres secteurs d’appoints, il existe de réelles opportunités de diversification des activités économiques avec le développement des secteurs porteurs et à très grandes marges de progression comme le tourisme, les BTP, le commerce, les transports, etc. En ce qui concerne le secteur des hydrocarbures, la valorisation du potentiel de la chaine de valeur ajoutée gazière, se fera à travers la mise en œuvre de la politique publique du contenu local actée par la loi n°2019-04 du 24 janvier 2019 relative au contenu local dans les hydrocarbures. Au regard de toutes ces potentialités, la région de Saint-Louis se positionne comme un territoire incontournable pourvoyeur de richesse dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’Actions Prioritaires II du Plan Sénégal Émergent. Dans ce sens, il faudra inéluctablement un secteur privé suffisamment fort et outillé pour accélérer la croissance et assurer la transition économique des secteurs clés. La mise en place d’un cadre de dialogue du secteur public privé local répond à une exigence de disposer d’un espace de partage d’informations et d’approfondissement de la réflexion dans la définition de stratégie locale de développement économique. L’organisation du forum le 22 et 23 octobre 2022 a posé les jalons de la mise en place du CDPPL et la réflexion autour des opportunités du contenu local pour les entreprises de la région. Pour poursuivre cette dynamique, un atelier est prévu pour l’élaboration d’une feuille de route pour capter les retombées du contenu local. II. Objectifs et résultats attendus L’objectif général de cet atelier est de mettre en place un cadre de dialogue public/privé territorial pour accompagner la transition économique résultant de l’exploitation du gaz dans la région de Saint Louis ».