« Au Sénégal, la pêche joue un rôle de premier plan de par son importance économique et social.Elle contribue à l’équilibre de la balance des paiements, à la création d’emplois et à la satisfaction des besoins alimentaires et nutritionnels des populations.Le secteur de la pêche pourvoit l’équivalent de 600.000 emplois, dont 100.000 emplois directs (pêche continentale et aquaculture comprises) et près de 500.000 emplois indirects dont 67% au sein du secteur artisanal.Bien qu’étant l’un des leviers sur lesquels repose l’économie sénégalaise, le secteur de la pêche sénégalaise fait face à d’énormes contraintes liées principalement à la surexploitation des ressources halieutiques, aggravées par les activités de pêche illicites, non déclarées et non réglementées (INN) et des accidents en mer récurrents.Les activités de pêche INN se traduisent par des incursions de navires de pêche industrielle dans des zones de pêche où seule la pêche artisanale peut exercer, en plus de diverses autres infractions, y compris celles commises par les pêcheurs artisans eux-mêmes. Les incursions illégales de navires de pêche industrielle dans les zones de pêche non autorisées accentuent la concurrence (déloyale) des grands navires à la recherche de ressources qui constituent les principales sources de revenus des communautés halieutiques du Sénégal. La majeure partie de ses ressources étant déjà pleinement exploitée ou surexploitée dans la région de l’Atlantique Centre-Est. Une telle situation entraîne des conflits entre pêche industrielle et pêche artisanale, qui peuvent notamment perdre leur vie suite aux nombreuses collisions ou bien leurs engins de pêche endommagés par les gros navires. De 2015 à 2020, 467 accidents en mer sont répertoriés, occasionnant 634 pertes en vies humaines et personnes portées disparues et 526 023 450 F CFA de dégâts matériels (statistiques DPSP). Les collisions navires de pêche et pirogues représentent un maillon important dans ces évènements de mer. Les pratiques de pêche déplorables à l’origine de ces maux, sont les conséquences de l’irrespect des réglementations en vigueur à adopter par les navires étrangers comme nationaux, et du manque de moyens pour assurer une bonne surveillance de nos côtes.Malgré les moyens déployés par l’Etat du Sénégal, les activités de Suivi, Contrôle et Surveillance des pêches (SCS) ont eu, dans le temps, une efficacité mitigée : ce qui a nécessité l’implication des communautés de pêche locales sous la forme de surveillance « participative » dans le cadre de la promotion des initiatives de cogestion dans la pêche artisanale. Ainsi, l’Etat a aménagé, dans chaque région maritime, des Centres secondaires de surveillance côtière (CSSC) en collaboration avec les pêcheurs à travers les Conseils Locaux de la Pêche Artisanale (CLPA) qui constituent l’organe de convenance des pêches au niveau local. En partenariat avec les inspecteurs assermentés (représentant la Direction de la Protection et de la Surveillance des Pêches au Sénégal, au niveau local), les « commissions de surveillance » des CLPA constituent les Brigades de Surveillance Participative (BSP).Toutefois, certaines difficultés sont apparues progressivement dans la mise en œuvre de la surveillance participative, à savoir : les faibles capacités des unités de surveillance participative pour assurer une surveillance efficace dans des conditions de sécurité acceptables ; la faible participation des pêcheurs à la surveillance en raison de manque d’incitations et de sécurité en mer.Ainsi, ce projet de surveillance participative développé par le PRCM et ses partenaires, contribuera à consolider les initiatives déjà entreprises par la DPSP avec le concours des CLPA avec l’équipement des brigades de surveillance en kits de premiers secours et de sécurité maritime. De manière plus spécifique, le PRCM et ses partenaires ambitionnent de renforcer les capacités du Sénégal dans divers domaines dont la bonne gouvernance des pêches et la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) et la sécurité des pêcheurs artisans. Ainsi, après le renforcement de capacités au profit des brigades locales de Lompoul, Fass-boye, Djifère et Cap Skiring initialement retenues dans le cadre de ce projet, il a été décidé d’étendre cette activité aux brigades de kaffountine, de Niodior et de saint louis.Ces brigades locales de surveillance prennent en charge les besoins de surveillance et de sécurité, des initiatives et des mesures de gestion au niveau local. Chaque brigade évolue dans un contexte particulier avec des besoins en surveillance et en sécurité spécifiques du fait que les initiatives et les mesures de gestion ne sont pas identiques partout.Objectifs de la missionIl s’agit d’organiser des missions de renforcement de capacités du personnel des brigades de surveillance participative des sites susmentionnés. Ce sera un moment d’échange avec les acteurs locaux qui s’activent dans le domaine du suivi, contrôle et surveillance des pêches au niveau de leurs zones respectives. Les objectifs de ces missions sont les suivants : effectuer des séances de formation à la surveillance participative qui répondent aux besoins identifiés ;renforcer les capacités des agents des brigades de surveillance participative sur les procédures et les techniques d’inspections et de contrôle des embarcations de pêche et des unités de production artisanale notamment l’utilisation du matériel de contrôle ; former les pêcheurs surveillants sur les techniques en matière de sécurité de la navigation et de la pêche, à travers l’identification et l’utilisation du matériel de sécurité ; former les pêcheurs sur le sauvetage et les gestes de premier secours ».
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