_ « Les carences en micronutriments affectent plus de deux milliards de personnes dans le monde et sont particulièrement répandues dans les pays en développement. Les carences en vitamines et en minéraux augmentent les taux de morbidité et de mortalité au cours de la vie et peuvent entraver la croissance physique et le développement cognitif. La fortification des aliments constitue une des stratégies efficaces permettant d’augmenter les apports en vitamines et en minéraux au sein de la population générale. Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) s’est engagé auprès des partenaires en nutrition à supporter les initiatives de fortification en Afrique de l’Ouest pour adresser l’objectif de développement durable zéro faim. Les politiques de fortification ont été reconnues comme des interventions efficaces sur le plan nutritionnel et économique par plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, ainsi que par la CEDEAO, où la fortification des aliments de base (tels que la farine de blé et les huiles alimentaires) et du sel est obligatoire. Le Sénégal fait partie des pays pionniers de la fortification en Afrique de l’Ouest avec la création officielle du Comité Sénégalais pour la Fortification des Aliments en Micronutriments (COSFAM) par arrêté primatorial N° 001717 du 10 mars 2006, bras technique du Conseil National de Développement de la Nutrition (CNDN) en charge de la mise en œuvre de la Politique Nationale de Développement de la Nutrition du Sénégal (PNDN).Aussi, l’engagement du Sénégal en faveur de la fortification s’est également traduit par l’adoption des décrets 1154/ 2000 du 29 décembre 2000 et n°2009-872 du 10 septembre 2009 rendant obligatoire, respectivement l’enrichissement du sel en iode, des huiles raffinées comestibles en vitamine A et de la farine de blé tendre en fer/acide folique. Malgré le succès des politiques en place, les carences en micronutriments restent un problème majeur de santé publique pour le Sénégal, la carence en fer est l’une des causes principales de l’anémie, qui affecte 71% des enfants de 6-59 mois, 88% des enfants de 12-17 mois et 54% des femmes en âge de reproduction (EDS 2017). La prévalence de la carence en iode chez les femmes enceintes est de 30,9% (IPDSR/GAIN/MI/UNICEF, 2015) et celle de la vitamine A est de 17,1% chez les enfants de moins de 5 ans et de 1,9% chez les femmes en âge de procréer (COSFAM/UCAD, 2012). La carence en zinc, quant à elle touche 58% des femmes et 42,8% des enfants (Ba and al, 2014). Une étude récente a également montré qu’au Sénégal, 54,4% des femmes en âge de procréer présentent une carence en folates (Ndiaye and al, 2018). Pour renforcer la stratégie de lutte contre les carences en micronutriments, le PAM s’est engagé au côté du gouvernement à travers le CNDN et le COSFAM pour la mise en œuvre de la feuille de route nationale pour l’enrichissement du riz en micronutriments validée en 2019 suite à l’analyse de la situation de la fortification au Sénégal (2018).En mai 2023, un atelier de lancement de ce projet avait été organisé sous la présidence effective de Monsieur le Gouverneur adjoint au Développement de la région de Saint louis qui avait réuni l’ensemble des acteurs de la nutrition (gouvernement, société civile, donateurs, universitaires, collectivités territoriales et secteur privé).En prélude à l’introduction du riz dans les cantines scolaires de Matam, le PAM en collaboration avec le Gouvernement compte procéder au lancement officiel de la ligne de production du riz enrichi le 14 mai 2024 à l’hôtel DIAMAREK Saint Louis ».