Saint_Louis et son arrière_pays sont devenus, au fur et à mesure que le Grand Magal de Touba approche, des villes désertes, pour ne pas dire des villes mortes. La ferveur religieuse s’est emparée des populations du Nord du pays. Par milliers, les populations Saint_Louisiennes, du Fouta, du Walo, de la capitale du Nord ont continué à rallier Touba. Ce flot incessant de pélerins convergeant vers la capitale du Mouridisme, qui a démarré depuis des jours maintenant, n’a pas discontinué depuis lors. La route nationale N2 est, aussi, très usitée, ces derniers jours, avec les délégations de fidéles mourides et autres talibés venant de Matam, des autres contrées du Dandé Mayo et de la République sœur de Mauritanie. D’autant qu’en plus des pélerins mourabitounes, le désert du Sahara reste un passage privilégié pour les milliers d’immigrés d’obédience mouride qui viennent perpètuer la tradition du Magal de Touba. Dans la cité de Mame Coumba Bang et environs, les gares routières, garages, stations d’essence et autres abris de fortune, érigés pour la circonstance, dans l’attente du bus ou d’un car Ndiaga_ndiaye, ont refusé du monde. Le pont Faidherbe, d’habitude bondé de monde à certains moments de la journée, notamment aux heures de pointe, n’est arpenté que par quelques rares piétons. Sur l’ouvrage métallique de 511 mètres, très peu de voitures passent et repassent. Les traditionnels embouteillages et autres bouchons notés devant le pont qui relie l’île et la faubourg de Sor, ont subitement disparu, comme un coup de baguette magique. Le marché central de Sor, si grouillant de monde d’habitude, n’a jamais été aussi calme que ces derniers jours. Sur la langue de barbarie, le marché de Ndar_Toute ou Santhiaba tout comme le marché de Pikine, sis à l’entrée de la commune, sont quasi_déserts. Jusqu’au dernier moment, les retardataires, qui ne rateraient pour rien au monde, le Magal de Touba, ont tout essayé pour, enfin, trouver une place dans la voiture devant les mener à bon port.