Coronavirus : Les Apostrophes du Covid-19 (Par Mbaye Dieye Gaye, Étudiant)

Tout Etat a besoin pour sa survie, de se reposer principalement sur lui-même comme un
oiseau de ses propres ailes pour s’envoler. Depuis Décembre dernier, l’humanité a connu un
ennemi qu’elle n’a jamais affronté depuis l’existence humaine, dénommé coronavirus
(COVID-19). Dans une perspective de définition, le COVID-19 est un virus épidémiologique
d’existence réelle, de caractère minuscule et de nature invisible, dangereuse et mortelle,
ayant une force extrêmement irrésistible. Perçu comme étant la maladie la plus démocrate,
le COVID-19 ne fait aucune distinction de race, de religion, de culture, de pouvoir ou de rang
social concernant la contamination. Nul n’est à l’abri de cette maladie. Touchant ainsi tous les
continents, l’épidémie s’est très vite transformée en une pandémie devenue un adversaire
planétaire et mondialement combattu. Cependant vue la nature de l’ennemi, seront cette-
fois ci requis comme moyens de défenses pour le parer, les moyens médicaux contrairement
aux moyens classiques de guerre à savoirles armes car c’est une guerre sanitaire. Nonobstant
tous ces remparts, le virus ennemi est parvenu de par sa force et sa nature mortellement
incontestée à engendrer d’énormes pertes humaines fluctuantes liées à un système sanitaire
qui est complètement à genou parallèlement à une économie mondiale paralysée. En plus
une réorganisation sociale a été constatée dans le monde. Toutefois, tenant compte de ces
conséquences universelles, la pandémie a aujourd’hui montré les limites de la dépendance
économique et celles des politiques sanitaires de nos Etats. Par conséquent aucun Etat
africain n’ose aller demander une aide financière ou médicale auprès des Etat prêteurs qui
sont actuellement dans un extrême besoin. Bien vrai que certaines institutions financières
proposent en ce moment des politiques de résiliences économiques et sociales. La résilience
est un système de défense établie permettant de contrecarrer les conséquences néfastes
pouvant découler d’une crise afin de garder la stabilité de l’activité menacée. Toutefois, la
somme de tout cela doit nous pousser dès lors à revoir ainsi, notre politique intérieure dans
sa globalité dèsla sortie de cette crise sanitaire pour faire face à de pareilles éventualités dans
l’avenir. Il s’agira de voir notamment :
La question de notre modèle politique(I) qui nous permettra ainsi de bien définir l’ordre des
priorités de nos choix politiques(II) sous la couverture d’un pouvoir coercitif appliqué(III).
I) Le modèle politique.
La politique est l’art de participer dans la gestion des affaires de la cité à la plus belle des
manières ayant pour but d’éradiquer ou d’amoindrir la souffrance du peuple. Autrement dit
minimiser ces peines et maximiser ces plaisirs. Cependant pour une bonne administration
locale, la politique doit être bien synchronisée et parfaitement accommodée aux réalités
socio-culturelles et religieuses voire anthropologiques de la société en question. Car chaque
société a sa propre culture, sa propre histoire, sa propre façon de penser, de voir les choses
et de vivre qui lui est propre. C’est à travers et sur la base de ces dernières que chaque Etat
doit établir ou fonder son propre système ou modèle politique. Celui-ci est le trajet à prendre
par la voie d’un projet de société soutenu permettant d’atteindre le sommet de l’émergence
afin d’inciter le peuple à l’adopter et l’accepter par le biais d’une bonne et forte inclusion
sociale. C’est de par notre vécu que l’on peut décider de quoi ressemblera notre futur si on
sait bien que les fruits des récoltes d’aujourd’hui ne sont rien d’autres que les résultats des semences d’hier. C’est pourquoi il est impossible pour un agriculteur de se voir tirer de profit
aux semences de ses paires, ce qui est notre cas avec le modèle politique des occidentaux qui
est parfaitement taillé pour leurs propres Etats et non ceux de l’Afrique. D’ailleurs, il faut aussi
comprendre que l’individu est en principe déterminé de par ses faits et gestes, par
l’environnement où le milieu dans lequel il évolue. Eviter toutes sortes de mimétismes
politiques ce qui peut engendrer des précédents dangereux dans la mesure où ce qui est
bénéfique ou applicable à une société donnée dans un cadre bien déterminé peut ne pas l’être
pour une société autre. Par conséquent tout Etat qui rate son modèle politique, rate son
développement du fait de l’importance capitale qu’il engendre. Le modèle politique est en
quelque sorte pour le développement d’un Etat, ce qu’un cœur est pour la survie du corps
humain. C’est pourquoi chaque Etat doit veiller à la pérennité et à la conservation constructive
et productive de sa culture et de son histoire vécue pour en savoir tirer des leçons qui lui
permettront d’obtenir ainsi une vie future harmonieuse et prospère. L’histoire et la culture
d’un peuple restent les meilleurs de tout ce qui peut galvaniser et pousser un peuple à aller
de l’avant, à croire au développement et le désir de servir et de mourir héroïquement pour le
triomphe de sa patrie. Néanmoins copier un modèle politique extérieure judicieux n’est
totalement prohibé, tout dépend de sa mise œuvre pour obtenir le résultat escompté.
L’essentiel est qu’il soit localement rimé avec les exigences sociales ou circonstancielles pour
son applicabilité fructueuse.
II) L’ordre des priorités de nos choix politiques.
Aujourd’hui, avec les interpellations du COVID-19, repenser à l’ordre des priorités de nos
choix politiques est judicieusement impératif et substantiellement nécessaire. Pendant
longtemps, la plupart des dirigeants africains ont eu à passer leurs temps à détourner les
deniers publics du humble contribuable sans scrupule ni remord ni vergogne et seulement
pour des fins et intérêts personnels, familiales ou partisans au détriment du pauvre peuple
africain souffrant. Adoptant de suite, des politiques guidées par les investissements et
intérêts allochtones non profitables aux autochtones à qui ils agissent pour leurs comptes
et en leurs noms. Il a fallu ainsi l’avènement majestueux du coronavirus pour qu’ils s’en
rendent compte enfin, que les priorités étaient ailleurs. Elles se trouvent dans les domaines
de la santé, de l’éducation, de la justice, de l’économie ainsi que de la sécurité… Mais pour
rester dans la logique de ma démarche, abstraction sera faite de ces domaines précités sauf
la santé et l’éducation. L’importance et la place qu’occupe la santé dans la vie de l’homme
ne sont plus à démontrer aujourd’hui. Le monde avec toutes ses richesses est de ce qu’il est
grâce à la sueur de l’espèce humaine pour qui, il a été créé. Ainsi qu’adviendrait le monde
avec ses bienfaits, si ceux pour qui il est fait sont dans l’impossibilité d’en profiter à défaut de
santé dans la mesure où sans celle-ci, l’être humain reste oisif. Aujourd’hui, l’économie
mondiale est présentement à terre, la baisse du prix du pétrole reste un record dans l’histoire
du marché pétrolier et le marché financier est aussi complètement mis en chao. Bref toutes
les activités sont mises en attentes et tout cela découle des faits du COVID-19 qui ont
montré que sans un bon état de santé on ne peut pas se permettre de faire ou de s’occuper
principalement d’autres choses. En ce moment-là, tout est relégué au second plan, certains
mêmes seront prêts à donner tous leurs avoirs pour se guérir de cette maladie. Ce qui affirme
la primauté et la supériorité de l’être sur l’avoir tant convoité. Depuis des années, au Sénégal, es personnalités de la santé ne cessent de demander l’augmentation du personnel dudit
domaine sur l’étendue du territoire à côté d’un plateau médical digne de ce nom permettant
de faire judicieusement leur travail et dans de meilleures conditions au profit de la population
malade à la suite d’une formation de qualité. Il est dès lors inadmissible de voir un pays
comme le nôtre atteindre un gap de 18.000 prestataires en soins de santé avec 1 médecin
sur 12.374 habitants contrairement aux recommandations de l’organisation mondiale de la
santé (OMS) à savoir 1 médecin pour 1.000 et non 10.000 au moment où plus de 600
médecins et 2500 sages-femmes attendent d’être recrutés ce qui est paradoxale. Outre, plus
de 800 milliards ont été investis sur un train express qui est inutilisable et improductif après
plusieurs mois de sa réception. Et pourtant avec cet argent on pouvait s’offrir d’au moins trois
(3) hôpitaux de niveau cinq (5) au moment où on utilise des hôtels pour interner des
malades. Par conséquent il est temps de revoir avec diligence et responsabilité, la priorité de
nos choix politiques au bénéfice de la population. Toutefois comme la santé, l’éducation
nationale ne reste pas indemne de souffrances.
Un grand savant disait: Pour tuer un peuple on n’a pas besoin de lui couper ses vivres ou
d’user des armes mais seulement de paralyser son système éducatif. En d’autres termes si
l’école qui est chargée de la formation des futures cadres est sabotée d’un niveau qu’elle est
dans l’impossibilité de produire des élites pouvant répondre aux attentes et exigences de
demain, cela constituerait une catastrophe. Car les médecins qui en sortiront vont tuer le
peuple, les politiques vont prendre de décisions compromettantes et dommageables, les
ingénieurs eux, vont ruiner les infrastructures, les économistes et subsidiaires vont de leurs
parts détruire l’économie. Car à la place de la compétence et de l’expertise, réside
l’incompétence profonde et absolue. Et c’est à éviter en mettant en place tous les moyens
nécessaires permettant de sauver l’éducation nationale. Il suffit tout simplement d’investir
dans ce secteur en leur dotant d’une bonne formation et des moyens techniques et logistiques
requis en la matière sans arrières pensées ni politiques. Mais aussi faire de telle sorte que
l’école soit une école didactiquement sénégalaise comme le dit souvent Dr Massamba
Gueye : investir sur une école sénégalaise plutôt qu’une école du Sénégal.
III) Un pouvoir coercitif appliqué
Règneront le désordre, l’indiscipline et l’insouciance dans le royaume de l’impunité
gouverné par la médiocrité, la calomnie et la soustraction frauduleuse des deniers publics.
L’impunité n’a pas sa place dans un Etat de droit où les gouvernés comme les gouvernants
sont tous tenus de se conformer strictement aux règles prescrites sous peine de sanction. Par
conséquent tous les sujets de droit doivent être traités au même niveau devant le respect et
l’applicabilité d’une règle de droit. Nul ne doit être protégé ou favorisé par rapport à ses
paires sujettes. Là où un voleur de pigeon prend une peine d’emprisonnement, le commis
étatique qui a détourné le denier public doit subir le même sort voir le pire car il a trahi
contrairement au premier, la confiance du peuple. Et pour arriver à ce stade il est impératif
de doter de nos organes de contrôles et de suivis plus d’indépendance et de pouvoir dans le
cadre de leur travail. En plus de leur permettre de s’autosaisir automatiquement sans
demande ou permission s’ils le souhaitent après la conclusion de leurs rapports. Outre assurer
l’effectivité des sanctions requises qui peuvent être de nature disciplinaire, pénale ou nancière. Eviter d’être aux antipodes ou d’apposer des prérogatives compromettantes sur
les décisions prises par ces organes travaillant pour la bonne gouvernance et la transparence,
sur la gestion des affaires publiques. Les dépenses affectées aux différents ministères et
institutions publiques pour des buts précis ne doivent pas faire l’objet d’un détournement
ou d’une utilisation contraire à sa destination. Nous avons un Etat pauvre dont les ressources
ne suffisent pas pour supporter toutes les charges publiques. Tenant compte de tout cela,
force est de reconnaitre qu’il est sans raison de protéger ou défendre des gens d’âmes atones
et assoiffées se servant frauduleusement de leurs pouvoirs pour piller et voler l’argent du
peuple sans sanction. Il appartient alors aux commis judiciaires de prendre pleinement leurs
responsabilités face aux transgresseurs. Ne peut pas accepter qu’ils soient corrompus, de dire
rien que le droit en l’appliquant dans toute sa rigueur sans exception. Cependant le rôle du
pouvoir de sanction n’est pas de tyranniser le peuple ou de le réduire, mais juste d’assurer et
de garantir la sécurité des personnes, de leurs biens et les libertés et droits fondamentaux
accordés par la norme mère. IL restaure l’équilibre et la cohésion sociale pour une vie de
communauté harmonieuse.

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