“L’histoire de la conservation des zones humides au Sénégal a débuté dans les années 70 avec la mise en place d’aires protégées (dont le Parc National des Oiseaux du Djoudj en 1971 et les Parcs Nationaux du Delta du Saloum en 1976, des Iles de la Madeleine et de la Langue de Barbarie) qui avaient pour but de préserver des échantillons d’écosystèmes marins et côtiers naturels du pays. Cet engagement s’est confirmé avec la ratification en 1977 de la Convention de Ramsar sur les zones humides et l’inscription successive de 4 sites (Parcs Nationaux des Oiseaux du Djoudj et du Delta du Saloum, Réserves Spéciales de Faune de Gueumbeul et de Ndiaël), et plus récemment la Réserve naturelle communautaire de Tocc Tocc comme Zones humides d’importance internationale. D’autres sites comme le Parc National de la Langue de Barbarie et « les trois marigots » sont aujourd’hui inscrit pour être érigés en site Ramsar.
En ratifiant cette Convention, le Sénégal s’engage également à mettre en place une politique nationale de gestion des zones humides, des plans de gestion pour chaque zone ainsi que des outils de mesures de l’efficacité de leur gestion. Cependant, avec le contexte socio-économique actuel marqué par la pauvreté, la croissance démographique et le phénomène des changements climatiques, ces sites naturels sont confrontés à des agressions de toute part, à telle pointqu’il est plus que nécessaire de renforcer la sensibilisation, la communication et l’éducation environnementale sur leurs importances, sur les enjeux de la conservation de la biodiversité et des zones humides.
Pour la zone de Saint-Louis, qui est l’une des plus grandes régions écotouristiques au Sénégal, elle offre un écosystème diversifié et des valeurs écologiques à travers un réseau d’aires protégées. Faisant parties intégrantes de la réserve de biosphère transfrontière du Delta du Fleuve Sénégal, cette mosaïque d’aires protégées (PNOD, PNLB, RSFG, Tocc-Tocc, AMP-SL, RSAN) regorge d’une diversité biologique, animale et végétale exceptionnelle (Avifaune, Faune sauvage, ichtyofaune et des écosystèmes de mangrove). Aujourd’hui, cette richesse, méconnue surtout des Saint-Louisiens, ne peut être conservée durablement qu’à travers une sensibilisation et une communication relevées pour trouver l’équilibre entre les enjeux de la conservation et l’utilisation des ressources par les communautés.
A cet effet, Le Bureau d’Information et de Sensibilisation des Parcs et Réserves du Nord (BISPRN) veut organiser une sortie Pédagogique sous le format apprentissage parle contact avec les sites et l’espace naturel dans un élan récréatif. Ce format permettra aux acteurs d’échanger sur un certain nombre de sujets majeurs liés aux Objectifs du Développement Durable (ODD) notamment la place de la mangrove dans la lutte contre changement climatiques (CC), les services écosystémiques d’une zone humide base de développement, les déchets plastique et l’économie circulaire etc. Un accent particulier sera porté sur les risques et l’intérêt de conserver les zones humides et de renforcer leur résilience par rapport à certains phénomènes.
Objectifs :
La sortie pédagogique est en réalité la périphérie de la question environnementale. Cependant certains saint-Louisiens tout comme la jeune génération ne sont pas préparés à la gestion présente et future du capital de la nature. Pourtant les sorties extra-muros visent l’épanouissement de l’individu et partant, de la société. Or le l’agression que subit la nature, l’utilisation prédatrice des ressources ne peuvent favoriser l’épanouissement de l’homme. Toutefois, il est possible par les sorties pédagogiques adaptées, de voir, de connaitre et d’appréhender les contraintes pour pouvoir prendre les décisions idoines afin d’améliorer les conditions de vie des communautés humaines tout en respectant les limites de la capacité de charge des écosystèmes.
Ainsi, l’objectif premier est de connaitre pour mieux conserver le milieu naturel dans la durée en se basant sur le principe de l’articulation qui doit sous tendre le binôme « Autorités-Milieu ». Il s’agira alors de :• Placer la question environnementale au centre de la préoccupation des autorités régionales, des élus locaux tout comme les services administratifs déconcentrés en les sensibilisant ;• Faire découvrir aux acteurs les potentialités de la biodiversité des zones humides (Parcs et réserves) ;• Booster le tourisme local (visite mensuelle de chaque autorité et sa famille dans un site);• Permettre une prise de décision appropriée pour une meilleure conservation de la ressource et un niveau socio-économique relevé de la communauté ; • Amener les populations à mieux connaitre leur environment afin de stimuler leur volonté à participer aux activités de protection, de conservation, de restauration et de valorisation.”