_ Cette année, encore, les sénégalais ont perpétué la tradition de la division à l’occasion des fêtes religieuses. La présente célébration de la fête de Korité ou Aid El Fitr n’a point été l’exception à la régle. Une partie de la communauté musulmane a rompu le jeûne et prié, vendredi ; alors que l’ autre partie célèbre la Korité, le lendemain samedi.
La famille Serigne Abass Sall de Saint_Louis, qui a célébré la Korité vendredi, s’est prononcée, entre autres questions abordées, sur le bouillonnement du landerneau politique. Avec, en toile de fond, son incidence sur le quotidien des populations ainsi que sur la cohésion sociale.
Mettant à profit son sermon, aprés avoir dirigé les deux Rakas, à la Mosquée Serigne Abass Sall, sise au quartier Corniche dans le faubourg de Sor, l’Imam Serigne Abdallah Sall a plaidé pour la libération des prisonniers politiques qui, selon lui, n’ont rien à faire dans les geôles sénégalaises. Le guide religieux, qui a, davantage expliqué sa déclaration faite dans son sermon face à la presse, s’est dit fondé à croire que les propos ou écrits qui leur valent, aujourd’hui, leur séjour à la citadelle du silence, doivent, simplement, être placés dans un contexte politique. Dans ce dessein, le saint homme, revenant sur une anecdote ayant concerné l’ancien président de la République du Sénégal Abdou Diouf et le marabout Tidiane Al Amine, qui lui en a fait la révélation, d’expliquer que seuls les pouvoirs et l’influence que lui confèrent sa position différencient un président de la République du citoyen lambda.
Selon l’ Imam Sall, le président Macky Sall qui détient tous les leviers grâce au vote des sénégalais et la volonté divine, doit faire dans la clémence, dans certaines situations. Dans l’exercice du pouvoir que les populations lui ont donné, le président de la République doit accorder le pardon aux actuels détenus politiques. Précisant, dans la foulée, que les prisons sénégalaises sont, anormalement, bondées de monde.
Au surplus, poursuivant, face aux journalistes, Imam Abdallah Sall de soutenir, en substance, que le délit qui leur est imputé n’est pas une nouveauté au Sénégal. Rappelant que des faits similaires ont, toujours, été constatés, au Sénégal, aussi bien durant le régne de Léopold Sedar Senghor que celui d’ Abdoulaye Wade, en passant par le magistère d’ Abdou Diouf, sans que de pareilles peines d’emprisonnement n’aient été prononcées. Sous ce rapport, Serigne Abdallah Sall, qui estime que le devenir du Sénégal ainsi que la cohésion sociale des populations sont entre les mains du président élu Macky Sall, a plaidé pour la libération des détenus politiques, comme premier pas vers l’apaisement de la tension au pays de la Téranga.