Après vingt et un jours de campagne électorale, les sénégalais ont voté pour élire le cinquième président de la République. Un exercice qui s’est déroulé sans anicroche. Du moins, pour le moment. Car, sitôt le scrutin terminé, c’est comme un vent de folie qui s’est emparé du commun des sénégalais lesquels ont, dès lors, commencé à jouer à se faire peur. Le pouvoir en place qui s’est autoproclamé vainqueur au 1er tour comme l’opposition qui a exhibé le bon pourcentage devant mener au deuxième tour, se sont adonnés à des attitudes peu orthodoxes. Ce faisant, ces deux forces en présence ont, ainsi, semé les germes d’une tension rampante. Certes les premiers résultats dits provisoires du scrutin sont connus et les tendances fortes définies. Cependant, il n’en demeure pas moins que les instances habilitées à trancher le débat ne se sont pas encore prononcées. Mieux, le peuple prend son mal en patience en attendant la publication des résultats officiels. En attendant, un silence assourdissant enveloppe le Sénégal au moment où les deux camps recherchent, chacun de son côté, la légitimité des chiffres. Ne serait-on pas entrain de constater, sans l’accepter, une montée en puissance silencieuse de la tension. Comme le cancer qui ronge à petites doses. En réalité , à y réfléchir de plus près, tout est allé crescendo à l’occasion de cette campagne pour la présidentielle. Et la période post-scrutin est dans ce même sillage. Certes le Sénégal est un Etat fort et où les forces de défense et de sécurité ont fini de faire leurs preuves. Mais, au rythme où vont les choses, l’on peut, aisément, affirmer, comme le soutiennent certains observateurs avertis, que le Sénégal reste suspendu sur une branche pas vraiment solide. Le pays de la Téranga est plus que jamais dans l’œil du cyclone. Les voyants ne sont pas encore au rouge, mais tous les observateurs du monde ont les projecteurs braqués sur le pays. Il faut un effort de tous pour garder intact le legs des anciens.