» La promotion de l’égalité de genre et la réduction des disparités de genre dans tous les domaines demeurent un objectif prioritaire de l’État du Sénégal pour réduire la pauvreté. Cette volonté est matérialisée par la ratification de nombreux instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux dont la Convention sur l’Élimination de toutes les Formes de Discrimination à l’égard des Femmes (CEDAW/CEDEF)1 et le Protocole à la charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples relatifs aux droits de la femme en Afrique (aussi appelé Protocole de Maputo)2. Le Sénégal a également adopté des politiques aux niveaux international, et continental et sous-régional, qui visent la réduction des inégalités de genre conformément aux Objectifs de Développement durable (ODD) notamment l’ODD 53 et l’Agenda 2063 de l’Union africaine de 2013 en ses Aspirations 14 et 65 qui touchent directement l’inclusion et l’égalité entre les femmes et les hommes.Au niveau national, la Constitution de janvier 2001 en ses articles 1er et 7 garantit expressément l’égalité des droits entre les hommes et les femmes en mettant l’accent sur les femmes rurales. Afin d’opérationnaliser ses engagements juridiques et politiques de promotion de l’égalité de genre et d’intégrer cette dimension dans les Politiques publiques, le Sénégal s’est doté de la Stratégie Nationale pour l’Équité et l’Égalité de Genre (SNEEG), articulée au Plan Sénégal Émergent (PSE). Cette SNEEG 2 (2016-2026) ayant comme vision de « Contribuer à faire du Sénégal un pays émergent en 2035, avec une société solidaire dans un État de droit, sans discrimination, où les hommes et les femmes auront les mêmes chances de participer à son développement et de jouir des bénéfices de sa croissance »6.Conscient que le développement socioéconomique d’un pays repose prioritairement sur l’éducation et la formation professionnelle et technique de ses populations, le Sénégal a adopté aussi les ODD 47, ODD 88, ODD109. Il s’est également doté de politiques dans le domaine de l’éducation et de la formation tel que le Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Équité et de la Transparence (PAQUET)/Éducation-Formation 2012-2025 qui soutient l’équité dans l’accès à l’éducation à travers la définition d’une politique cohérente et volontariste en faveur de l’éducation pour tous et plus particulièrement celle des filles. Pour mieux articuler les actions du secteur de la formation professionnelle et technique à celles des partenaires de développement économique et social, la Lettre de Politique sectorielle de juin 2012 du ministère retient parmi les mesures prioritaires, l’élargissement de l’accès et le maintien des filles aux filières industrielles et l’appui à l’insertion des formées dans la vie économique.10C’est dans ce cadre que s’inscrit la coopération entre le Canada et le Sénégal notamment dans le domaine de la formation professionnelle et technique. En effet, depuis plus de 45 ans, Collèges et Instituts Canada (CICan) fait la promotion et la valorisation de l’éducation, de la formation et de l’innovation à l’échelle mondiale et appuie les réformes des systèmes éducatifs. À titre de porte-parole national et international des collèges et instituts canadiens, il met en relation ses 138 membres institutionnels avec des partenaires dans les pays admissibles à l’aide publique au développement du Canada. Les connaissances et le savoir-faire de ses membres contribuent aux efforts de transformation des systèmes d’enseignement postsecondaire, à la lutte pour la réduction de la pauvreté et des inégalités, en particulier pour les femmes, les jeunes et les groupes défavorisés entrepris par les partenaires gouvernementaux et par la société civile de ces pays.D’ailleurs, un nouveau projet appelé “Mille femmes : Je suis Femme, j’Existe, je Participe” d’une durée de 5 ans, et qui répond à une demande du gouvernement sénégalais, vient d’être approuvé par Affaires mondiales Canada (AMC). Il s’inscrit au cœur des priorités nationales identifiées dans les plans, stratégies et priorités de l’État sénégalais et est mis en œuvre en partenariat avec le Ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion (MEFPAI), partenaire principal de CICan dans ce Projet. Ce Ministère qui collabore avec CICan depuis plus de 15 ans se voit confier un rôle stratégique dans le cadre des nouvelles initiatives proposées par le Gouvernement du Sénégal dans le contexte actuel visant l’insertion des femmes et des jeunes. Le Projet « Mille femmes : Je suis Femme, j’Existe, je Participe » vise à renforcer l’autonomisation des femmes parmi les plus vulnérables du Sénégal dans deux sphères : 1) le développement social et économique, en particulier par l’accès à la formation menant à des emplois formels, à l’auto-emploi ou à la création d’entreprises, et 2) la citoyenneté active au sein de leurs communautés. Il est déployé au niveau de 7 régions du Sénégal (Thiès, Dakar, Saint-Louis, Diourbel, Kaolack, Ziguinchor et Kédougou) pour rejoindre 1000 femmes bénéficiaires et leurs familles parmi les plus vulnérables.Le Projet vise la transformation des relations de genre pour une meilleure inclusion des femmes et des filles dans le développement socioéconomique de leur pays conformément à la Politique d’aide internationale féministe du Canada (PAIF). Cette politique considère que “le moyen le plus efficace d’améliorer les retombées de l’aide canadienne est de l’axer sur le renforcement maximal du pouvoir des femmes et des filles. En tant que puissantes agentes de changement, les femmes et les filles ont la capacité de transformer leurs ménages, leurs sociétés et leurs économies. Cette politique d’aide signifie : “une plus grande considération et budgétisation de la dimension genre des projets de développement; une allocation financière plus conséquente à l’égalité entre les sexes; une exigence plus forte tant dans les orientations que dans l’allocation des ressources. Par conséquent, les actions à développer dans le cadre des programmes de formation professionnelle devront se fixer davantage d’objectifs d’élargissement des métiers offerts aux femmes, ceci de manière à offrir aux filles et garçons les mêmes opportunités de qualification technique et chance d’accès à l’emploi décent. Le Projet “Mille femmes” est fortement ancré dans la politique genre du MEFPAI qui s’est doté d’un plan d’institutionnalisation du genre mis en œuvre au niveau national pour l’intégration transversale et la réduction des inégalités entre les hommes et les femmes dans les domaines de la formation professionnelle et technique (FPT) « .