Et si c’était l’histoire d’une spoliation foncière jamais vue dans la commune de Ross_Béthio et dans le département de Dagana. Depuis la communalisation sous le régime libéral du président Abdoulaye Wade, la commune de Ross_Béthio a perdu l’essentiel de ses terres sous l’appellation de l’ancienne communauté rurale de Ross_Béthio, au profit de la nouvelle création, la commune de Diama. Devant la pression de l’affectation des terres arables et des parcours pastoraux, les terres habitables sont devenues, de plus en plus rares, donc prisées. Dès lors, dans cette commune rurale, surtout connue par sa traditionnelle culture du riz, où se côtoient des populations venues des quatre coins du pays et même de la sous_région, l’on a commencé à être plus attentif sur le volet foncier. Les autorités communales sont surveillées comme du lait sur le feu et leurs décisions qui prêtent souvent à équivoque, décriées par les propriétaires terriens, installés dans cette partie du Walo bien avant la survenue de la loi datant de 1964. Présentement, c’est une vente sournoise et illégale des terres, qui se fait, en catimini depuis 2014, qui y défraie la chronique. Sur les 2500 lots disponibles pour la population, 1700 devaient être attribués depuis 2014. Aujourd’hui, les autorités déclarent se résoudre à une remise symbolique de 20 titres par quartier. Cette approche inquiète hautement les populations qui crient au scandale et parlent de spoliation foncière sans précédent. Le plus cocasse dans cette affaire c’est que ce sont des coordinateurs des conseils de quartiers qui sont obligés de monter au créneau, face à la démarche non transparente et peu fiable du foncier.
En guise d’illustration, sur les 410 parcelles que devait recevoir le quartier de Santhiaba 1, à cause de la confection d’une nouvelle liste frauduleuse, le chiffre a été largement, revu à la baisse. A ce niveau, les populations prêtent aux autorités locales la volonté de se servir et de servir de gros bonnets à leur détriment. Ces populations qui se sont acquittées des frais de bornage et qui figurent sur les listes validées par l’assemblée du conseil de quartier ne veulent pas être les agneaux du sacrifice. Pour rappel, la liste des membres retenus sur la liste fournie par le conseil de quartier de Santhiaba 1 est sans commune mesure avec la deuxième concoctée par les autorités en charge du foncier local. Plus 4 millions de Fcfa ont été collectés et versés au trésor par les populations. Et parmi celles_çi, aucun attributaire. Sous ce rapport, les populations de Santhiaba 1 de Ross_Béthio envisagent de déposer une plainte, lundi prochain, contre la commission urbanisme, le maire de la commune et un certain M. Diaw. Déjà, ont fait noté nos interlocuteurs,
des lettres ont été diligentées auprès du préfet et du sous-préfet pour les informer et les alerter . » Une cérémonie de remise partielle de lots ne saurait être tolérée par les responsables des conseils de quartiers et la jeunesse » ont, par ailleurs, averti ces populations de Ross_,Béthio. D’ailleurs, pour prévenir tout risque d’embrasement, nous avions prévenu les autorités sur la nécessité d’arrêter la gestion nébuleuse et partisane des terres, en vain » a souligné Cheikh Diop, le coordinateur du conseil de quartier de Santhiaba 1. Aujourd’hui, les jeunes s’érigent en boucliers et menacent de sévir en démolissant certaines constructions entamées sur place.
A l’occasion de leur face à face avec la presse, pour étayer leur thèse, les populations de Santhiaba 1 n’ont pas manqué d’annoncer que l’autorité municipale s’est déjà taillée la part du lion en » se tapant » une parcelle de 360 m2. En vue d’éviter l’escalade de la violence, les populations exigent un audit foncier, la désaffection des terres attribuées sans délibération du conseil municipal, la suspension des membres de la commission urbanisme et demandent à l’Etat de prendre pleinement ses responsabilités a appris le site de référence www.miroironeline.com.