« Au Sénégal, la problématique de l’emploi des jeunes demeure une question cruciale et un défi majeur pour l’État malgré les performances économiques des dernières années avec un taux de croissance de 6.2 % durant la première phase du PSE (2014-2018) contre 3.3% dans la période 2009-2013. En effet, le dernier rapport de l’Enquête Nationale sur l’Emploi au Sénégal (troisième trimestre 2017) montre que le taux de chômage des personnes âgées de 15 ans ou plus est évalué à 10,8 %. Ce phénomène est légèrement plus noté en milieu urbain ou 13,8 % de la population active sont au chômage contre 7,6% en zone rurale. Selon le sexe, le chômage affecte davantage les femmes (16,56%) que les hommes (5,9%).Le secteur informel concerne 90 % de la population active et 60 % de la contribution au PIB. Avec un taux d’accroissement démographique de 3 % par an, atout potentiel pour la vitalité de son économie, le Sénégal voit arriver sur son marché du travail environ 269 000 nouveaux demandeurs d’emploi chaque année, dont une bonne partie est peu ou pas qualifiée (la durée moyenne d’éducation est de 3,7 ans. L’impact attendu de la 2ème phase du PSE (2019-2023) est la création d’au moins 500 000 emplois décents. Le premier Recensement Général des Entreprises (RGE) de 2016 a compté 407 882 unités économiques dont 97% sont dans le secteur informel. Le secteur formel génère 83,7% de chiffre d’affaires global et parmi celui-ci les grandes entreprises le 69,9%. Les entrepreneurs qui représentent 81,8% des unités économiques recensées ne réalisent quant à eux que 8,6% de chiffre d’affaires.Depuis 2012 plusieurs initiatives en faveur de l’emploi ont été prises pour inverser la courbe du chômage et lutter efficacement contre le sous-emploi. D’abord, avec la loi d’orientation n°2012-32 du 31 décembre 2012. Cette loi est parfois référencée loi n°2007-49 du 6 février 2008 relative à la promotion et au développement des petites et moyennes entreprises. Elle prévoit entre autres des mesures d’aide et de soutien spécifiques aux jeunes entrepreneurs en vue de la création de PME. Aussi, la loi définit-elle les modalités de suivi relatives aux soutiens susvisés et le rôle des collectivités territoriales, des instituts de recherche, des universités, des organisations professionnelles et des partenaires au développement dans la promotion et le développement des entreprises. C’est ainsi que la lettre de politique sectorielle des PME définit une place prépondérante des PME comme acteurs importants de la croissance économique et au-delà un levier essentiel de lutte contre la précarité, le chômage et le sous-emploi. Cependant, leur vulnérabilité face aux chocs internes et externes continue d’affecter considérablement leur développement limitant ainsi, leur contribution à la formation du PIB. Cette vulnérabilité touche également la création d’emplois, en particulier l’emploi des jeunes. Majoritairement informelles, elles sont essentiellement constituées de Micro et Très Petites Entreprises, qui ne disposent que de très peu d’appuis financiers et techniques. Malgré leur nombre, la faiblesse du capital technique ne leur permet pas d’absorber les flux annuels de jeunes à la recherche d’un premier emploi. En cohérence avec les orientations du PSE, le PASPED (Projet de contraste à la migration illégale à travers l’appui au Secteur Privé et à la création d’emplois au Sénégal) a pour objectif de réduire la migration irrégulière grâce au soutien au secteur privé et à la création d’emplois au Sénégal et vise à créer une plateforme fournissant une assistance financière et technique pour contribuer au développement des micros, petites et moyennes entreprises (MPME) sénégalaises en renforçant le potentiel économique local et celui de la diaspora en Italie. La stratégie est de mettre à disposition des ressources humaines et financières pour sensibiliser et promouvoir le développement du secteur privé dans des régions ciblées (Dakar, Diourbel, Thiès, Kaolack, Louga et Saint-Louis). Le PASPED vient en appoint à la deuxième phase de la PLASEPRI (Plateforme d’appui au secteur privé et à la promotion de la diaspora sénégalaise), coopération bilatérale italo-sénégalaise, qui vise les mêmes objectifs en termes d’assistance financière et technique pour le développement des micros, petites et moyennes entreprises ainsi que le soutien au potentiel économique local et celui de la diaspora en Italie. La contribution de l’UE renforce donc le développement d’activités supplémentaires à celles du PLASEPRI, en termes d’instruments financiers innovants, d’assistance technique et de renforcement des capacités pour soutenir un plus grand nombre de MPME et créer des emplois supplémentaires, en particulier pour les jeunes et les femmes. A travers le Dispositif Territorial de Premier Emploi (DTPE) structuré en collaboration avec les Agences Régionales de Développement (ARD) des 6 régions d’intervention du projet (Dakar, Thiès, Diourbel, Kaolack, Louga, Saint Louis), le programme PLASEPRI/PASPED a placé 2 274 jeunes hommes et jeunes femmes formés dans 1 084 entreprises formelles des secteurs d’activités les plus divers ».