_ « Au Sénégal, le secteur de la pêche occupe une place importante dans les politiques et stratégies de développement économique et social par sa contribution significative à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Le poisson issu de la pêche demeure, pour la population sénégalaise, une ressource de première importance, qu’il s’agisse de l’alimentation, de la nutrition, des revenus ou des moyens d’existence. La pêche assure près de 70% des apports en protéines d’origine animale à travers une consommation moyenne de 29kg par habitant, un chiffre qui fait du Sénégal un des plus grands consommateurs du monde de produits halieutiques. Le sous-secteur de la pêche contribue à 3,2% au PIB national et 10% de la valeur ajoutée du secteur primaire. En 2019, la pêche représentait le premier poste d’exportation du pays en fournissant 13% des recettes d’exportation. La pêche artisanale assure plus de 80 % des débarquements au niveau des différents sites allant de Saint_ Louis au Cap Skiring. Toutefois, les activités de pêche sont actuellement confrontées à un certain nombre de défis, à savoir l’éloignement de plus en plus des zones de pêche et l’augmentation de la durée des marées du fait de la raréfaction des ressources et de la demande croissante en poissons et autres ressources halieutiques. En plus de ces défis, la découverte et l’exploitation du pétrole ainsi que le développement des champs pétro-gaziers sont aujourd’hui autant d’enjeux qui interpellent les pêcheurs artisans en termes de responsabilités, de sécurité et de gestion durable conformément à l’engagement du Sénégal dans les ODD et les Directives volontaires pour une pêche artisanale dans un contexte sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté.
Au Nord, particulièrement à Saint-Louis, outre le changement climatique, il faut noter d’autres défis notamment les actions anthropiques, notamment avec l’ouverture de l’embouchure, les conditions de navigation maritime deviennent de plus en plus difficiles à Saint-Louis et conduisent à de nombreux obstacles à la navigation entraînant plusieurs chavirements de pirogues. En dix-neuf (19) ans, depuis l’ouverture de l’embouchure, des centaines de vies humaines ont été perdues, en plus des importants dégâts matériels qui ont réduit des centaines de familles à un état précaire, suite à la perte de l’unité de production et de subsistance. A cet effet, la Confédération Africaine des Organisations Professionnelles de la Pêche Artisanale, consciente des enjeux et de l’importance de la pêche artisanale en Afrique et dans le monde ainsi que des défis précités, organise une session de formation à l’intention des Capitaines de pirogues du Nord (Saint Louis, Gandiol, Lompoul et Potou) pour renforcer leurs connaissances en matière de gestion responsable des ressources, de sécurité en mer et leur implication dans le respect des lois et règlements en vigueur. Aussi, suite au constat sur la situation des pêcheurs artisans confrontés à d’énormes difficultés pour exercer leurs activités allant du manque de sécurité en haute mer à la localisation des pirogues en mouvement et l’insécurité qui demeure à bord des embarcations et les failles entraînant des pertes inestimables dans les naufrages en haute mer, l’initiation aux nouvelles techniques de géolocalisation fera également l’objet de cette formation en vue de renforcer l’amélioration de l’utilisation de ces dispositifs ».