_ C’est un secret de Polichinelle. La commune de Mbane et les crises foncières, c’est une histoire vieille comme le monde. D’année en année, l’appellation a évolué et est devenue, aujourd’hui, accaparement des terres. Cependant, l’incompréhension reste la constante. C’est, toujours, le même questionnement qui fait suite au constat désolant que « ce sont des étrangers qui héritent et exploitent les terres de nos ancêtres ». Comment en est_on arrivé là et pourquoi aucune solution, qui nous convient, n’est envisageable à court et moyen terme ?
La dernière marche des populations, organisée ce samedi, pour dénoncer cet état de fait, est du même acabit que ses devancières. Des hommes et femmes, jeunes et personnes âgées, en procession à travers les rues poussières de cette partie du Walo, bravant la chaleur et les intempéries, invitant, en substance, les autorités au sommet de l’ État à « venir s’enquérir de la situation en vue d’ apporter une solution à ce lancinant problème ».
Tout au long de leurs discours, se relayant au parloir, égrenant le nom des individus et structures à vocation agricole qu’ils pointent à l’index, ces habitants de Mbane ne perdent pas vue que ce ne sera pas une sinécure.
Tant ce foncier de Mbane est un énorme panier à crabes ! D’autant que les mis en cause, les promoteurs de l’agrobussnes, qui mettent en valeur ces terres, à coups de milliards, participent, ainsi, à l’effort d’atteinte de la souveraineté alimentaire et à résorber le taux de chômage dans la zone.
Au surplus, « ces étrangers » travaillent en parfaite intelligence avec certaines populations qui, usant de leur maîtrise du foncier local, leur permettent de négocier et de collecter des hectares de terre aux fins d’activités agricoles.
Chemin faisant, ces populations, le visage dégoulinant de sueur, sont revenues sur le manque d’eau potable qui caractérise ces contrées du département de Dagana, alors que le liquide précieux qui dessert l’écrasante majorité de la population nationale prend sa source dans le Lac de Guiers, niché dans le Walo. Par ailleurs, ces populations ont, longuement, insisté sur l’urgence et la nécessité pour les services de l’administration et les autorités municipales de tout mettre en oeuvre pour installer leurs bureaux dans la commune de Mbane. Ce, en vue de leur éviter de parcourir des dizaines de kilomètres pour rallier Richard_Toll.