_ Rallier Touba à tout prix et par tous les moyens ! En voiture, en moto, à bord de charrettes ou à dos d’ânes, les fidèles mourides arrivent, par vagues, dans la cité sainte pour assister à la 136 éme édition du Magal de Touba. Au niveau des grandes artères de la capitale du mouridisme, de longues files, où s’entremêlent les piétons, sacs en bandoulière et bagages sur la tête, des voitures bondées à ras_bol, des moto_jakartas qui se faufilent entre les bus et autres calèches, qui s’étendent à perte de vue, constituent le décor.
Autrement dit, à quelques heures du Magal, c’est l’effervescence à Touba, aux abords de la mosquée et dans les quartiers. Le tout, dans un vacarme indescriptible. Aux klaxons des voitures et vrombissements des motos, s’ajoutent les sirènes des voitures de police, des ambulances et autres véhicules des sapeurs_pompiers. Au surplus, dans cette atmosphère où chacun des pèlerins, tenaillé par la faim et fatigué par de longues heures passées sur la route, fait dans la précipitation, de petites disputes, vite jugulées par certains passants, surviennent de temps à autre.
Bravant les embouteillages, les inondations, par ces temps de forte canicule où le ciel ne cesse d’ ouvrir ses vannes, ces hommes, femmes, jeunes, vieux, venus des quatre coins du pays et de la sous_région, perpétuent, ainsi, la tradition du Magal de Touba.
Le Magal de Touba permettant de joindre l’utile à l’agréable, devant presque chaque concession où des tentes sont érigées, est attaché un boeuf, surveillé comme du lait sur le feu par les jeunes pèlerins, qui n’attendent que le signal pour l’affronter, le neutraliser, l’abattre, le dépecer, le découper de façon à faciliter la cuisson.
Entonnant des chansons pour déclamer des khassaïdes, les Baye_Fall, venus en masse pour rendre hommage à Cheikh Ahmadou Bamba, contribuent à donner un cachet exceptionnel à ce grand rassemblement religieux.