Une si Longue Liste des Doléances …

Excellence Monsieur le Président,

_ « En cette occasion solennelle de votre visite dans la région nord, nous, citoyens de Saint-Louis, vous adressons nos salutations les plus respectueuses et vous souhaitons la bienvenue dans notre ville, berceau historique du Sénégal.

Votre venue à Saint-Louis, dans le cadre de la tournée économique nationale, suscite beaucoup d’espoir. Nous espérons qu’elle sera l’opportunité d’écouter les cris de cœur d’une population oubliée depuis trop longtemps. À travers cette lettre ouverte, nous portons à votre attention dix préoccupations majeures, qui exigent des réponses urgentes et des solutions durables :

1. L’assainissement en crise

Depuis des années, les quartiers de Saint-Louis comme Pikine, Tall Bakhlé, Tableau Walo, entre autres, souffrent de l’absence d’un système d’assainissement digne. À Pikine, depuis 2018, malgré les paiements des branchements individuels (23 000 FCFA par maison), rien n’a été fait. Les caniveaux débordent d’eaux nauséabondes, mettant en danger la santé publique.

2. Le drame écologique et économique de Diatara

La plateforme BP a détruit l’écosystème marin à Diatara, jadis zone de pêche florissante. Aujourd’hui, les pêcheurs artisanaux qui gagnaient jusqu’à 150 000 FCFA par jour ne trouvent plus de poisson, à cause de la fuite de gaz et de la destruction des habitats marins.

3. Le retard des infrastructures sportives et culturelles

Les travaux de réhabilitation des stades Maitre Babacar Sèye et Mawade Wade, lancés depuis 2017, sont arrêtés. Les jeunes manquent d’espaces pour se développer. Nous demandons la relance de ces chantiers, tout comme ceux des voiries urbaines de Saint-Louis, particulièrement urgents à l’approche de l’hivernage.

4. L’hôpital Alioune Badara Cissé : un chantier abandonné

La région souffre d’un déficit criant en spécialistes médicaux et en infrastructures de santé. La reprise des travaux de l’hôpital de niveau 4 Alioune Badara Cissé est une nécessité absolue pour garantir un accès digne à la santé pour les Saint-Louisiens.

5. Le chômage des jeunes et l’absence d’opportunités

À Saint-Louis, 2 jeunes sur 10 sont sans emploi. Les filières pêche, agriculture et tourisme, pourtant riches de potentiel, sont à l’abandon. Nous attendons une politique audacieuse pour relancer l’économie locale.

6. Le pillage des terres agricoles

Les multinationales de l’agrobusiness exploitent nos terres, maltraitent nos jeunes, polluent nos sols et exportent toutes les récoltes. Rien ne reste pour nourrir nos familles. Nous demandons une réforme foncière juste, protectrice des droits des communautés rurales.

7. Le scandale foncier de Gandon, Ngalèle, Saneer et Ville Neuve

Une mafia foncière, avec la complicité d’anciens responsables (ex-gouverneur, ex-préfet ), a morcelé illégalement des milliers de terrains. Des maisons ont été détruites. Des autorités détiennent plus de 300 terrains alors que les ayants droit attendent toujours. Nous réclamons l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante.

8. Les écoles en ruine

La quasi-totalité des établissements scolaires de la ville sont délabrés. Les projets Pacasen à Saër Sèye et Sandièry Koné sont suspendus sans explication. Nos enfants étudient dans des conditions inhumaines. Nous demandons la réhabilitation urgente de toutes les écoles publiques.

9. L’embouchure : un danger permanent

Depuis son ouverture en 2003, l’embouchure de Saint-Louis a causé la mort de plus de 350 personnes. Les pêcheurs alertent depuis des années. Malgré des milliards annoncés, rien n’a changé. Une solution urgente et durable s’impose pour sauver des vies.

10. La crise municipale et le besoin d’une délégation spéciale

Le maire actuel est poursuivi pour détournement présumé. Le conseil municipal est inactif. La ville est à l’abandon. Dans l’attente des élections de 2027, nous demandons la mise en place d’une délégation spéciale pour assurer la gouvernance locale.

Excellence Monsieur le Président,
Saint-Louis espère. Saint-Louis attend. Mais surtout, Saint-Louis ne veut plus souffrir en silence. Nous comptons sur vous pour traduire vos engagements en actes concrets et immédiats pour notre ville.

Dans l’espoir d’une réponse favorable, recevez, Excellence, l’expression de notre haute considération ».

_ Plaintes et complaintes des populations du village de Ndogol Teudiène, situé dans la commune de Gnith. Sur place, les populations de cette partie du département de Dagana continuent de clamer leur mal_vivre. Situé à quelques encablures du Lac de Guiers, la source d’eau qui dessert l’essentiel du territoire national, Ndogol Teudiène peine à étancher sa soif, l’eau potable continue d’y être un luxe.
De nos jours plongé dans l’obscurité, ce village d’un millier d’habitants, est confronté à de réels problèmes de prise en charge sanitaire au moment où les femmes peinent à faire prospérer leurs activités génératrices de revenus.
Dotée de ressources naturelles capables de porter l’économie locale, cette contrée du Walo des profondeurs s’offre aux décideurs et autorités comme un énorme cahier de doléances.

_ A Guet_Ndar et sur la Langue de Barbarie, toutes les occasions sont mises à profit pour remettre au goût du jour l’épineuse question de la brèche, creusée le 3 Octobre 2003, à l’embouchure du fleuve_Sénégal, pour sauver la cité tricentenaire de Ndar des inondations.
Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et les victimes se comptent par centaines selon des statistiques faites sur place, au niveau de cet espace céleste très passant, devenu au fil des années et à l’aune de l’élargissement progressif de ce canal de délestage, un véritable mouroir.
Aujourd’hui, en dépit des multiples plaintes et complaintes des usagers et autres populations autochtones de la Langue de Barbarie, les travaux de dragage et balisage d’envergure, tant souhaités et promis par les différents gouvernements, peinent à démarrer.
Au grand dam de la communauté des pêcheurs de la Guet_Ndar, Pondo_kholé, Dakk, Hydrobase, Santhiaba, Gokhou Mbaxx, Gandiol entre autres, estimée à plus de 40 mille âmes. Quand bien même, à cause de l’érosion cotière, bon nombre de ces populations continuent de migrer sur la terre ferme, vers des quartiers comme Goudiop, Boudiouck, Pikine, Bango, Ngallèle etc…

_ La fête de l’ Aïd El Kébir est un fort moment de sacrifice et de miséricorde. C’est aussi une occasion pour délivrer des messages à l’endroit de son prochain. Mettant à profit son face à face avec la presse, le colonel Abdourahim Kébé a plaidé pour une contribution responsable de la classe politique avec des points de convergence autour de l’essentiel. Le responsable de Pastef n’a pas manqué de dénoncer, en substance, le dérapage verbal, avec un discours stigmatisant une communauté, d’une autorité qui gagnerait à rentrer dans les rangs.

_ A Saint_Louis et son arrière_pays, les populations ont sacrifié au rituel des deux Rakas de l’ Aïd El Kébir. Après avoir dirigé la prière à la grande mosquée du Nord, l’ Imam rathib a longuement insisté sur l’importance de la solidarité comme socle de la cohésion sociale. El Hadji Cheikh Diallo estime que le tout doit être sous_tendu par une bonne éducation acquise au sein de la cellule familiale.

_ La ville de Saint_Louis a été le théâtre, ces derniers jours, les journées paralympiques initiées par la ligue régionale de handisport. Des manifestations sportives et culturelles ont été au menu de ce rendez_vous du donner et du recevoir. Mais, au-delà de ces joutes amicales qui contribuent à la consolidation de la cohésion sociale, il est aussi question de promouvoir le handisport dans le perspective des jeux olympiques de la jeunesse, prévus au Sénégal en 2026. L’occasion a été mise à profit pour revisiter l’épineuse question du handicap.

_ Le site de Rao, comme tous les autres points de vente de moutons de la région de Saint_Louis, présente toutes les garanties de sécurité et de disponibilité d’ eau et d’électricité. Accompagné de quelques chefs de service, le gouverneur de la région s’est rendu au forail, sis dans l’arrondissement de Rao de la commune de Gandon, réservé aux bergers et autres téfankés venus de la République_soeur de Mauritanie.

_ La gouvernance de Saint_Louis a été le théâtre d’une cérémonie symbolique de remise d’ appuis_Tabaski. Douze millions de Fcfa ont été distribués à 190 personnes à travers la région. La fondation Senico a, ainsi, volé au secours
des imams ou
maîtres coraniques et autres personnes vulnérables ciblés par les services de lAction sociale de Saint_Louis.

_ Pendant quatre jours, du mercredi 28 au samedi 31 Mai 2025, la ville de Saint_Louis a vibré au rythme de la 33 édition du festival international de jazz. Les luxembourgeois de The Metz Fondation, le New African Orleans du sénégalais Alioune Wade et ses amis américains, le jazzman Arnold Dolmen et enfin le sixum du fameux batteur français Paco Sery ont été les principales têtes d’affiche de ces 4 jours de jazz non stop, organisés à la place Baya Ndar ex place Faidherbe.
Cependant, pour faire bonne mesure, le nouveau président Idriss Benjelloun et son équipe ont prolongé le plaisir cette année jusqu’ au 1er Juin, avec l’organisation d’un concert populaire offert gratuitement au public, animé par des artistes locaux comme Tex, Ndary, Gnul Kuk entre autres. Dans ce même ordre d’idées, un concert en diurne a été initié au quartier Nord de l’île, au quotidien, pour les jeunes, à l’initiative du sieur Moussa Niang, en parfaite intelligence, avec les organisateurs du Festival de jazz. En outre, les hôtels, bars et autres bistrots, qui ont voulu être à la page, ont organisé des concerts jusqu’aux aurores, attirant ainsi les fêtards et autres jazzophiles avides de réjouissances.
Par ailleurs, pour joindre l’utile à l’agréable, les plénipotentiaires de « Saint_Louis Jazz » n’ont pas manqué de favoriser l’organisation de panels, de projections de films sur des sujets d’actualité ainsi qu’une journée pour sensibiliser les élèves du lycée des filles de Ameth Fall, sur les grossesses précoces, avec les anciennes du dit lycée.
Cette année encore, le volet économique n’a pas été en reste. Les hôtels, auberges et autres maisons d’hôtes ont refusé du monde, avec des touristes venus des 4 coins du monde. Tandis que les gérants de restaurants, des gargotes et « tangana », interrogés, annoncent un chiffre d’affaires en hausse. Certains d’entre_eux, avec un brin d’ironie, se demandant, même, s’il n’est pas possible d’organiser le festival de jazz tous les jours. D’autres sénégalais qui s’en sont tirés à bon compte, les occupants des stands de la foire commerciale qui a démarré le 20 Mai pour prendre fin, hier, dimanche 1 er Mai. A la place Baya Ndar, ex place Faidherbe, la foire artisanale organisée du 28 Mai au 1er Juin, a permis aux antiquaires et aux gens de la culture d’être en contact avec les touristes, jazzophiles et fêtards, en vue d’écouler leurs tableaux, gadgets et objets d’art. Se faufilant au milieu de la caravane des « signares » du « Takussanou Ndar », bercée par le tintamarre de la publicité des marques en quête de clientèle, la caravane des vielles voitures, d’anciennes carosses,
en cale sèche depuis belle lurette, de sortie pour l’occasion, a permis de revisiter un pan de l’histoire tout en égayant l’atmosphère.